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ANIMAVIA à l’européenne avicole de Metz

Réunir 40 000 poules, lapins, pigeons et oiseaux de parc venant de toute l’Europe était, il faut bien l’avouer, un pari assez fou qu’a lancé le Président HARTER. Voici bien longtemps que la France avicole n’avait pas relevé pareil défi. De plus l’air du temps n’était guère favorable à un tel rassemblement tant sur le plan financier que sur les conditions multiples à remplir pour parvenir à ses fins.

ANIMAVIA a très modestement participé à l’évènement en assurant une part du convoyage des animaux exposés par la fédération régionale Nord Pas de Calais Picardie.  Nous nous sommes également rendus en « consommateurs » dès le vendredi dans l’espoir d’acquérir quelques beaux sujets pour renouveler nos géniteurs dans les différents parcs métropolitains. Si nous n’avons pas pu acquérir à temps tous les sujets que nous voulions, nous avons quand même ramené à Lille quelques sujets de qualité qui nous seront bien utiles.  Partis à 7h 30 vendredi matin, nous étions de retour à minuit passé pour apprendre le drame national qui était en train de se dérouler à Paris.

Face à cette ignominie, nos petits tracas semblent bien insignifiants.

Pourtant, il faut bien tirer quelques enseignements du formidable pari que représentait l’exposition de Metz.  Tout d’abord, honneur et reconnaissance aux organisateurs pour avoir réussi de réunir l’aviculture européenne en France.  Il y avait le nombre, la diversité, la qualité. Pour ma part, j’ai découvert de nombreuses races, en particulier chez les oiseaux de parcs, les palmipèdes et les dindons.  Il y avait vraiment de quoi passionner l’éleveur le plus difficile.  Restent des domaines où malgré le dévouement et la bonne volonté de dizaines de bénévoles, il reste de « larges marges de progrès »…

Ce salon fut celui de l’attente : entre une heure et une heure et demie de queue aux caisses (on pouvait mieux faire),  au moins 4 heures d’attente au bureau de ventes pourtant, lui, bien organisé… Plus inquiétant : des montages approximatifs, des cages pas adaptées aux sujets présentés conduisant même à devoir relever des cages avec des cales de bois pour que les volailles puissent se tenir debout.  On pouvait aussi déplorer des superpositions excessives (jusqu’à 3 hauteurs chez les lapins comme les volailles), des oies confinées et bien difficiles à voir dans des cages où la lumière pénétrait chichement.

Le vendredi, nombre de nos interlocuteurs étaient fatigués, déçus de certaines conditions matérielles non réunies pour faire de cette concentration d’animaux un véritable événement à la gloire de l’élevage. Le joli parc d’exposition de METZ ne possède pas l’ampleur des parcs comme Cologne ou Nuremberg. Des chapiteaux n’ont pas le volume ni la luminosité d’un parc d’expositions moderne.

La critique est aisée. L’art est particulièrement difficile dans un milieu de passionnés aux fortes individualités.  Il manquait, m a-t-il semblé, de bras expérimentés aussi dans l’événementiel et un plan d’ensemble avec des efforts de décoration et  d’accueil. Heureusement que Phénix France avait installé un superbe ensemble de volières.

Nous étions entre convaincus et éleveurs.  Le « grand public » fut sans doute largement minoritaire. Et c’est tant mieux pour l’image de l’aviculture.

Encore une fois, bravo à celles et ceux qui ont retroussé leurs manches et ont permis que l’événement ait lieu, même si tout n’était pas parfait. Souhaitons qu’il soit financièrement réussi.  A l’avenir, si un nouveau défi venait à  être lancé,  il faudra encore plus de bras, pour mettre en valeur cet exceptionnel patrimoine génétique et culturel qu’est cette aviculture européenne amateur et prendre ainsi une part active dans l’information et la défense de ces élevages, de ce patrimoine, au moment où certaines associations de protection animale se radicalisent et mettent en cause nos pratiques.  Mais le bénévolat est sans doute la denrée la plus rare qui soit aujourd’hui…

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